Les Actions

Investir dans les actions, une bonne idée ?

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"Gentlemen prefer bonds."
Andrew Mellon (1855-1937) 
U.S. Treasury Secretary

Les notions évoquées ici ne sont pas du tout des conseils d'achat, de vente ou de placements.

"Octobre est un mois particulièrement dangereux pour spéculer en bourse. Mais il y en a d'autres : juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février."
Mark Twain 

Préambule

Nous évoquerons les obligations (bonds en anglais) qui font le pendant des actions, mais dont le fonctionnement est totalement différent.
Une obligation est une reconnaissance de dette qu'émet une banque, une assurance ou une entreprise en votre faveur. Ce n'est donc pas du tout un titre de propriété.

Vous êtes un créancier chirographaire de l'émetteur de l'obligation, c'est à dire que vous passerez après tous les autres créanciers en cas de défaillance de l'émetteur (que ce soit le fisc, l'urssaf, les salariés …).

L'émetteur de l'obligation va vous verser un intérêt, un coupon, par exemple 3% par an, avec remboursement du capital à la fin de la période prévue, par exemple 10 ans.

Il suffit d'avoir une assurance-vie française pour être sûr qu'elle est gorgée d'obligations françaises et européennes.

Si on veut s'aventurer sur les obligations chinoises, il est impossible d'en acquérir en direct (il faut plus de 200k€), mais il existe un ETF qui les réplique: iShares China CNY Bond UCITS ETF USD Acc. avec comme ISIN IE00BKPSFD61

Si l'inflation surgit, les intérêts ne suffiront peut-être pas à la compenser, et la somme restituée à la fin aura perdu beaucoup de son pouvoir d'achat.

Pour terminer ce chapitre je dirai un mot des valeurs fiduciaires.

Les obligations

Si l'Etat qui vous a vendu des obligations fait faillite, les obligations qu'il a émises ne valent plus rien. A droite vous voyez un emprunt russe qui a été vendu aux français comme remboursable par la Russie. La révolution d'octobre a mis fin à cette promesse et les français ont été ruinés parfois par cette perte.

Les investisseurs qui ont prêté à la Grèce ont perdu 75% de leur argent.

Des Etats qui ont fait faillite, ce n'est pas une vue de l'esprit.

L'Argentine, le Liban ou l'Islande sont des exemples.

La Zambie va être en défaut très prochainement !

Dans des cas tragiques, la monnaie du pays ne vaut plus rien, l'inflation devient galopante, les capitaux fuient vers l'étranger, l'économie s'écroule et la violence devient présente partout (Vénézuela). Le cas s'est produit aussi en 1996 en Hongrie, et l'économiste franco-hongroise Stéfanie Stantcheva se souvient qu'il fallait vite dépenser tout l'argent qu'on avait pour acheter, car chaque jour sa valeur diminuait.

Il y a donc du risque partout.

Faire trop confiance en un Etat conduit à la faillite des deux-tiers le 30 septembre 1797.


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Les assurances-vie (AV) en euros contiennent principalement des obligations d'Etat et d'entreprises. Quel peut être le niveau de leur signature, de la confiance qu'on peut lui accorder? Il existe une certaine opacité sur la composition de ces fonds obligataires.

Pendant des dizaines d'années, les AV en euros ont été de bons produits car les taux d'intérêt étaient assez élevés. Actuellement les taux se sont effondrés et deviennent négatifs, et peut-être plus tard profondément négatifs.

En dehors du gain fiscal lors des transmissions, on remarque que ces AV ne gardent aucun avantage.

Les assurances-vie UC (unités de compte = actions) promettent des rendements meilleurs, mais c'est le client qui porte alors le risque de perte, ce qui n'existait pas dans les fonds en euros. Par ailleurs les frais que vous allez verser à votre banque ou votre assureur seront là chaque année, quelque soient les performances de votre assurance-vie. C'est donc gagnant-perdant (c'est vous qui êtes le perdant).

La récente application de la loi Sapin 2 concernant les assurances-vie en unités de compte contenant des produits H2O de la société Natixis n'inspire pas confiance. Ces produits financiers défaillants ont entraîné le blocage d'environ 10 milliards d'assurance-vie UC.

Les valeurs fiduciaires

Aujourd’hui les gens qui détiennent du cash ou l’équivalent se sentent en sécurité.
Ils ne devraient pas. 
Ils ont choisi le pire actif possible à long terme.
Un qui ne paie rien et qui est certain de perdre de la valeur avec le temps 
Warren Buffet  

Se dit de valeurs fictives, fondées sur la confiance qu'on accorde à celui qui les émet.
Typiquement ce sont les billets de banque que l'on possède dans son portefeuille.
Le terme vient du latin fiducia (confiance en quelqu'un).

Elles n'ont que la valeur de leur impression faciale à un moment t. Beaucoup de monnaies ont disparu (le franc, les monnaies européennes …).
Si l'émetteur de ces billets (l'Etat) vient à défaillir, à faire défaut, tout va aller mal. Comme la valeur de cette monnaie ne vaudra plus grand chose, on va assister à une augmentation des prix ou même à une très forte augmentation des prix. Cela peut amener les commerçants à changer les prix de ce qu'ils vendent 3 fois par jour ! C'est l'hyperinflation.

Les pays qui ont été atteints sont bien sûr l'Allemagne de la République de Weimar en 1923, la Hongrie en 1946 ou même le Zimbabwe en 2008.

     Gold is money. Everything else is credit.
J.P. Morgan, 1912 

Je vous présente 3 monnaies au destin varié et malheureux pour les deux premières:
Les "Francs complémentaires", fabriqués en 1944 par les USA sur le modèle des dollars américains, qui étaient destinés à être utilisés en France dès la fin de la guerre. Le pays serait vraiment devenu une colonie américaine, mais le destin en a décidé autrement, sous l'impulsion du Général De Gaulle qui qualifiait ces billets de "fausse monnaie".
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Le billet de 100.000 milliards de dollars du Zimbabwe, témoin d'une période d'hyperinflation affolante du pays, en 2009. L'économie du pays s'étant écroulée, la monnaie ne valait plus rien et le gouvernement devait sans cesse émettre des billets de banque avec des valeurs faciales de plus en plus importantes.

Avec un tel billet, on pouvait tout juste acheter un oeuf.
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Le Bitcoin, monnaie de la blockchain, est-elle un avenir fantastique ou bien un risque majeur ?
Il est déjà interdit au Maroc.

Quant au Ripple, la SEC américaine (Securities and Exchange Commission) l'attaque en justice, en décembre 2020, pour non respect des lois américaines. La SEC considère le Ripple comme une action et non une cryptomonnaie (elle disait l'inverse en 2013).
Le début de la fin ? Si l'Etat américain sent une menace de la part des cryptos, on peut s'attendre à une réaction violente et définitive.

On apprend que les serveurs du Livecoin ont été piratés dans la nuit du 23 au 24 décembre 2020.
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